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ΠΕΡΙ ΟΨΙΟΣ

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DE LA VISION.

PAR J. SICHEL,
Docteur en médecine, chirurgie et philosophie, licencié ès lettres[1].

ARGUMENT.

I. Le livre d’Hippocrate qui porte le titre Περὶ ὄψιος, de la Vision, nous est parvenu dans un état de mutilation tel qu’il est impossible de reconstituer un texte irréprochable. Le petit nombre de pages dont il se compose aujourd’hui sont pleines de lacunes et de leçons évidemment corrompues, qui rendent souvent le sens obscur. Il en reste assez cependant pour permettre de conclure qu’il n’appartient pas à Hippocrate. Outre son style et son contenu qui le prouvent, il suffit de ne pas le voir compris, par Galien[2] et par Érotien[3], dans les catalogues qu’ils ont dressés des véritables œuvres hippocratiques, pour décider que le père de la médecine[4] n’en est pas l’auteur.

  1. M. le docteur Sichel a bien voulu, dans mon édition d’Hippocrate, se charger du livre Περὶ ὄψιος, revisant le texte, le traduisant et le commentant. Je le remercie d’associer ainsi son travail au mien. Le lecteur, qui n’y perdra rien pour la connaissance du grec, y gagnera, en histoire et en doctrine, tout ce qu’un maître dans l’ophthalmologie peut donner.
    É. Littré.
  2. De Dyspnæa, lib. III, sub fin. (ed. Kühn, t. VII, p. 958).
  3. Glossar., ed. Franzius, p. 22, 23.
  4. M. Littré (t. iii, p. 177) blâme l’expression consacrée par l’usage, père de la médecine ; mais les médecins qui vécurent avant Hippocrate n’ont rien fait pour vulgariser leur art ; leurs préceptes ne sont pas venus jusqu’à nous, ou du moins n’y sont venus qu’indirectement. Hippocrate, le premier, a répandu, et rendu accessibles à tous, ses connaissances médicales. C’est à ce titre qu’il me semble mériter le nom de père de la médecine.