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ΠΡΟΡΡΗTIΚΟΝ.

ΒΙΒΛIOΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.


PRORRHÉTIQUE.

LIVRE DEUXIÈME.


ARGUMENT.

Ce livre présente un véritable problème. Les critiques anciens, du moins Érotien et Galien[1], ont déclaré qu’il ne leur paraissait pas être d’Hippocrate ; malheureusement aucun des motifs qui autorisaient cette décision ne nous a été transmis, de sorte que nous ne pouvons apprécier quelle en est la valeur. Mais ils restent, bien qu’ignorés ; si on les connaissait, il serait possible qu’on les trouvât faibles et qu’on n’en tînt aucun compte ; ne les connaissant pas , on demeure suspendu entre des dires formels et l’étude intrinsèque du livre qui porterait à le mettre le plus près possible des ouvrages vraiment hippocratiques. Le style, l’ironie, le grand sens, l’habileté pratique, suggèrent des rapprochements que, d’un autre côté, Érotien et Galien interdisent.

La doctrine hippocratique tendait à développer le pronostic ; et, comme les meilleures choses ont leur abus, il dut se produire des médecins prédisant à tout bout de champ ce qui ne pouvait être prédit. C’est contre ce faux pronostic que l’auteur a dirigé le préambule de son livre. De tous ceux que l’on cite

  1. T. I, p. 410.