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ni d’aliments ni de boissons provenant du ventre, mais il se nourrit d’une superfluité pure et lumineuse qui émane d’une sécrétion du sang. Il se procure en abondance cette nourriture dans le réservoir du sang qui est tout proche, projetant les rayons, et se repaissant de sa nourriture comme il ferait par le ventre et les intestins, et cela conformément à la nature. Mais, afin que ce qui est dans l’artère ne suspende pas l’aliment qui est en fluctuation, il ferme de son côté le chemin ; car la grande artère butine le ventre et les intestins et se remplit d’une nourriture qui n’est pas de premier ordre. La preuve que le ventricule gauche ne se nourrit pas d’un sang qui se voie, la voici : Sur un animal égorgé, ouvrez le ventricule gauche, et tout y paraîtra désert, sauf un certain ichor, une bile jaune et les membranes dont j’ai déjà parlé. Mais l’artère n’est pas privée de sang, non plus que le ventricule droit. Telle est donc, suivant moi, la cause pour laquelle ce vaisseau est pourvu des membranes.

12. (Artère pulmonaire. Elle conduit le sang au poumon. Elle apporte de l’air au ventricule droit, que les valvules ne ferment pas hermétiquement. Mais ces valvules ne laissent passer que peu d’air ; car autrement le chaud, qui est faible dans le ventricule droit, serait éteint. Le sang n’est pas chaud naturellement.) D’autre part, le vaisseau qui sort du ventricule droit, est, lui aussi, assujetti par la commissure des membranes, sauf qu’il n’a pas de grandes pulsations, vu sa faiblesse. Il s’ouvre du côté du poumon, pour lui fournir le sang qui le