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Ceux qui crachent beaucoup de pus sans avoir de la fièvre, ceux dont l'urine laisse déposer beaucoup de pus sans qu'il y ait douleur, et ceux dont les selles sont sanguinolentes comme dans les dysenteries et demeurent telles longtemps (l'âge étant de trente-cinq ans et plus), tous ceux-là deviennent malades par la même cause : en effet, nécessairement, ces individus ont mené une vie dure, et ont été gens de travail corporel et de métier pendant leur jeunesse, mais plus tard, délivrés de leurs labeurs, ils ont pris de l'embonpoint dû à une chair molle et bien différente de l'ancienne, et dans leur corps, profondément divisé entre la constitution antécédente et la constitution acquise, il n'y a plus accord. Lors donc qu'une maladie saisit des gens dans une telle disposition, ils en réchappent tout d'abord, mais ensuite le corps se fond à la longue, et une humeur ichoreuse s'écoule par les veines là où elle trouve la voie la plus large. Si le flux se fait dans le ventre inférieur, les selles deviennent à peu près telles que ce que le corps renferme; car, la voie étant déclive, le séjour n'est pas long dans l'intestin. Si le flux se fait dans la poitrine, la purulence s'établit; car, l'évacuation étant à contre-mont, le liquide séjourne longtemps dans le thorax, se corrompt et devient purulent. Si l'éruption se fait dans la vessie, le liquide, par la chaleur du lieu, s'échauffe, blanchit et se sépare : la partie la plus ténue va en haut, la plus épaisse en bas, ce qu'on nomme pus. C'est