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res, douces, salées et de toutes sortes ; parmi tout cela le végétal absorbe en lui ce qui lui est le plus conforme, puis il attire aussi le reste. C’est une action analogue que les médicaments évacuants exercent dans le corps ; les cholagogues évacuent d’abord la bile la plus pure, puis une bile mélangée ; de même les phlegmagogues expulsent d’abord la pituite la plus pure, puis une pituite mélangée ; et chez les individus égorgés le sang coule d’abord le plus chaud et le plus rouge, puis il coule plus pituiteux et plus bilieux.

7. (De la prédominance de chacune des quatre humeurs suivant la saison.) La pituite augmente chez l’homme pendant l’hiver ; car, étant la plus froide de toutes les humeurs du corps, c’est celle qui est la plus conforme à cette saison. Si vous voulez vous convaincre qu’elle est la plus froide, touchez de la pituite, de la bile et du sang, et vous trouverez que la première est plus froide que les deux autres ; cependant elle a beaucoup de viscosité, et après la bile noire c’est l’humeur dont l’expulsion exige le plus de force ; or, ce qui est expulsé avec force s’échauffe par la violence même de l’effort ; et pourtant, malgré toutes ces conditions, la pituite se montre la plus froide en vertu de sa nature propre. L’influence de l’hiver sur l’augmentation de la pituite dans le corps, vous la reconnaîtrez aux signes suivants : c’est dans cette saison qu’on crache et qu’on mouche le plus de pituite et que surviennent de préférence les leucophlegmasies et les autres maladies pituiteuses, Au printemps, la pituite conserve encore de la puissance, et le sang s’accroît ; le froid se relâche, les pluies