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de la nature de l’homme.

nourri dans un être humain les ayant tous aussi, à savoir ces principes qu’ici je nomme et démontre.

6 (Fausses apparences qui ont trompé les partisans de l’unité de composition du corps humain. Voyez au sujet des Superpurgations mortelles ici mentionnées, Ép. v, t. v, p. 199 :) Les partisans de l’unité de l’homme me paraissent être guidés par cette opinion-ci : voyant ceux qui, prenant un médicament évacuant, périssent dans les superpurgations, vomir les uns de la bile, les autres du phlegme, ils ont pensé que l’homme était respectivement constitué par l’humeur que devant leurs yeux il rendait en mourant. Et ceux qui prétendent que l’homme est sang, n’ont pas non plus une autre opinion : voyant le sang couler hors du corps des individus égorgés, ils font de ce liquide l’âme de l’homme. Tels sont les témoignages dont tous se servent dans leurs argumentations. Mais d’abord dans les superpurgations personne jamais n’est mort n’ayant rendu que de la bile ; ce qui arrive alors après l’administration d’un médicament cholagogue, c’est qu’on vomit en premier de la bile ; ensuite de la pituite, puis de la bile noire par la violence du remède, enfin du sang pur. Les mêmes accidents se manifestent avec les médicaments phlegmagogues : on vomit d’abord de la pituite, puis de la bile jaune, puis de la noire, enfin du sang pur, et alors on meurt ; car le médicament, une fois introduit dans le corps, commence par entraîner ce qui y est le plus conforme à sa nature, puis attire et évacue le reste. Les boutures et les graines mises en terre attirent ce qui dans le sol est le plus conforme à la nature de chacune ; le sol contient, en effet, des substances acides, amè-