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de la nature de l’homme.

là ce qui en constitue la nature et ce qui y crée la maladie et la santé. Il y a essentiellement santé quand ces principes sont dans un juste rapport de crase, de force et de quantité, et que le mélange en est parfait ; il y a maladie quand un de ces principes est soit en défaut soit en excès, ou, s’isolant dans le corps, n’est pas combiné avec tout le reste. Nécessairement, en effet, quand un de ces principes s’isole et cesse de se subordonner, non-seulement le lieu qu’il a quitté s’affecte, mais celui où il s’épanche s’engorge et cause douleur et travail. Si quelque humeur flue hors du corps plus que ne le veut la surabondance, cette évacuation engendre la souffrance. Si, au contraire, c’est en dedans que se font l’évacuation, la métastase, la séparation d’avec les autres humeurs, on a fort à craindre, suivant ce qui a été dit, une double souffrance, savoir au lieu quitté et au lieu engorgé.

5. (Les quatre humeurs sont manifestement distinctes l’une de l’autre.) J’ai promis de démontrer que les principes qui constituent l’homme suivant moi, sont toujours les mêmes, et dans le langage reçu, et dans la nature ; or, je dis que ce sont le sang, la pituite, et la bile jaune et noire. Et d’abord, remarquons-le, dans l’usage ces humeurs ont des noms distincts qui ne se confondent pas ; ensuite, dans la nature, les apparences n’en sont pas moins diverses, et ni la pituite ne res-