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de la nature de l’homme.

ne peut se faire par un seul individu. Comment, en effet, un être unique engendrerait-il, sans s’unir à quelque autre ? De plus, à moins que l’union ne soit d’êtres de même race et de même vertu, la génération ne se fait pas, et notre industrie même ne réussit pas à la procurer. D’autre part, si le chaud avec le froid, et le sec avec l’humide ne se correspondent pas avec modération et égalité, mais si l’un l’emporte de beaucoup sur l’autre, et le plus fort sur le plus faible, la génération ne s’effectue pas. De la sorte, comment pourrait-il y avoir génération par un seul être, puisqu’il n’y en a pas même par l’entremise de plusieurs, à moins qu’il ne se trouve entre eux la correspondance d’un juste tempérament ? Puisque telle est la nature de tous les animaux et de l’homme en particulier, nécessairement l’homme n’est pas un, et chacun des principes qui concourent à la génération garde dans le corps la puissance suivant laquelle il y a concouru ; nécessairement aussi chaque principe retourne à sa nature propre lorsque finit le corps humain, l’humide allant à l’humide, le sec au sec, le chaud au chaud et le froid au froid. Telle est aussi la nature des animaux et de toute chose ; tout naît semblablement, et tout finit semblablement. Car la nature de tout est constituée par la combinaison de ces principes nommés plus haut, et d’après ce qui a été dit, elle y aboutit, retournant là d’où est venu chaque être composé.

4. (Le corps humain est constitué par quatre humeurs, dont le juste tempérament est la condition de la santé.) Le corps de l’homme a en lui sang, pituite, bile jaune et noire ; c’est