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DES LIEUX DANS L’HOMME.


administrer un purgatif et un vomitif ? la fièvre est supprimée par ce qui la produit, et produite par ce qui la supprime. Autre exemple : si, à un homme qui vomit, on donne à boire de l’eau en abondance, on le débarrasse, avec le vomissement, de ce qui le fait vomir ; de la sorte, vomir enlève le vomissement. Mais si on l’arrête directement, c’est qu’on fera passer par le bas une partie de ce qui, étant dans le corps, cause le vomissement. Ainsi, de deux façons contraires, la santé se rétablit. Et s’il en était de même dans tous les cas, la, chose serait entendue, et l’on traiterait tantôt par les contraires suivant la nature et l’origine de la maladie, tantôt par les semblables suivant encore la nature et l’origine de la maladie.

43. {La cause de ces i>arÎations est la faiblesse du corps qui se laisse surmonter par les ingesta ou les applicata ; dès lors il γ a rupture de Véquilibre de la santé.) La cause de ce défaut de règle est la faiblesse du corps. Le corps est nourri également par des aliments égaux • et les aliments sont surmontés par le corps. Mais quand l’ingestion est soit excessive soit insuffisante, ou quand, après tout autre changement, le corps est surmonté, la victoire demeure à cette autre influence et aux aliments. Or, dans le cas où ce qu’on administre est le plus fort, les mêmes choses qui font prospérer le corps, à la fois en triomphent et produisent un eiFet contraire. Par exemple, se baigner dans l’eau chaude, tant que le corps a le dessus, fait prospérer • mais, quand le corps a le dessous, fait maigrir. La bonne chère agit comme le bain : tant qu’elle a le dessous, elle fait prospérer ; quand elle a le dessus, elle provoque des dérangements du ventre et autres incommodités. Quand la chose administrée change, il est nécessaire que le sujet à qui μενον μετατρέπεσθαι vulg. —Lind., d’après la traduction de Cornarius, lit ainsi : οπότε γαρ το προσφερόμενον τούτο μεταλλάσσεται, ανάγκη καΐ φ προσφέρεται μετατρέπεσθαι. —D’après la phrase suivante, il me semble qu’il faut adopter la correction de Cornarius, effectuée par Linden. Seulement j’ai déplacé τοΰτο et gardé δε,

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