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DES LIEUX DANS L’HOMME.

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1. (Le corps est un cercle. Les parties se communiquent respectivement leurs sensations et leurs maladies.) À mon avis, rien dans le corps n’est commencement, mais tout est semblablement commencement et fin (Des maladies, I, §§ 1 et 9, t. VI, p. 141 et p. 157) ; en effet, un cercle étant décrit, le commencement ne peut être trouvé (voy. De la nature des os). De la même façon les maladies prennent origine dans tout le corps. Ce qui est plus sec est naturellement plus exposé à contracter les maladies et à souffrir ; ce qui est humide l’est moins. Car la maladie en une partie sèche, se fixe et n’a point d’intermission ; mais, dans une partie humide, elle est flottante, occupe surtout tantôt un point tantôt un autre, et, changeant toujours, procure des intermissions, de plus elle cesse plus tôt, vu qu’elle n’est pas fixée. Les parties du corps, où que la maladie fasse irruption, se la communiquent aussitôt l’une à l’autre, le ventre à la tête, la tête aux chairs et au ventre, et ainsi de tout le reste exactement comme fait le ventre pour la tête, et la tête pour les chairs et le ventre. En effet, le ventre, quand il n’évacue pas d’une manière régulière tout en recevant des ingestions, arrose le corps par l’humidité provenant des aliments ingérés ; cette humidité, exclue du ventre, se porte en masse à la tête ; arrivée à la tête, et n’étant pas conduite par les canaux de cette partie, elle coule là où la chance veut, soit autour de la tête, soit dans l’encéphale à travers l’os mince. De cette humidité, une portion a pénétré dans l’os ; l’autre autour de l’encéphale à travers l’os mince. Si elle va de rechef dans le ventre, elle cause une maladie dans le ventre ; si elle va ailleurs, elle cause ailleurs une maladie ; et ainsi de suite, dans les autres cas comme dans celui-ci, les parties sont cause de maladie l’une à l’autre. Et de fait