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9. (Difficultés de la médecine. Division des maladies en externes et internes. Maladies externes.) Ces conditions, en ce qui regarde les autres arts, seront indiquées dans un autre temps et dans un autre discours. Quant aux choses médicales, ce qu’elles sont, et comment il faut en juger, cela est démontré partie dans ce qui précède et partie dans ce qui suit. Les maladies, pour ceux qui sont suffisamment versés dans la connaissance de la médecine, se divisent en maladies dont le siége n’est pas caché (celles-là sont peu nombreuses), et en maladies dont le siége est apparent (celles-là sont nombreuses). En effet, les affections tournées vers les parties internes sont cachées ; celles qui font efflorescence à la surface et se manifestent, soit par la couleur, soit par la tuméfaction, sont apparentes, et l’on peut, par la vue et le loucher, juger de la dureté et de l’humidité, distinguer celles qui sont chaudes ou froides, et reconnaître quelle est la condition dont la présence ou l’absence les rend telles qu’elles sont. Dans tous les cas de ce genre, le traitement ne doit commettre aucune faute, non qu’il soit facile, mais parce qu’il est trouvé ; or, il est trouvé, non pour ceux qui ont vouloir, mais pour ceux qui ont pouvoir ; et n’ont pouvoir que ceux dont l’éducation n’a pas éprouvé d’obstacle, et pour qui la nature n’a pas été avare (La Loi, 2).

10. (Maladies internes. Elles siègent dans les cavités ; or, les cavités sont nombreuses. Partout où, soit sous la peau, soit dans les chairs, il γ a simple contiguité, on doit admettre un vide.) Voilà quelle doit être la puissance de l’art dans les maladies apparentes ; mais pourtant il ne doit pas demeurer dans l’impuissance pour les maladies qui le sont moins. Ces maladies moins apparentes sont celles qui se portent vers les os ou une cavité ; et le corps n’a pas une seule cavité, il en a plusieurs. Ainsi il en est deux qui reçoivent et expulsent les matières alimentaires ; il en est beaucoup d’autres que connaissent ceux qui s’occupent de ces objets. En effet, tous les membres pourvus d’une chair arrondie qu’on nomme muscle,