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des humeurs.

avec opportunité et régularité, les maladies seront d’une solution facile (Ép. ii, 1, 5 ; Aph. iii, 8). Les maladies familières aux saisons ont des caractères manifestes. Suivant les changements qu’éprouvera la saison, les maladies qui y naîtront seront semblables ou dissemblables ; si la saison marche d’une manière égale, elles auront le même caractère ou elles y tendront ; tel est l’ictère de l’automne, car le froid succède au chaud et le chaud au froid (Des humeurs, 12). Si l’été est bilieux et que la bile, accrue, demeure dans le corps, la rate aussi sera affectée. Si le printemps même a cette constitution, les ictères viennent même au printemps ; car ce mouvement morbide est le plus conforme à la saison ainsi disposée. Quand l’été ressemble au printemps, il se manifeste de la sueur dans les fièvres (Aph. iii, 6) ; elles sont sans malignité, sans acuité, et les langues ne s’y sèchent pas. Quand le printemps tient de l’hiver et semble être un arrière-hiver (Ép. i, 4, t. II, p. 615), les maladies sont hibernales, toux, péripneumonies, angines. L’automne aussi, s’il offre hors de saison et soudainement un temps d’hiver (Ép. i, ib.), n’engendre pas d’une façon continue des maladies conformes, parce que le commencement n’a pas été régulier, et les affections sont anomales. Ainsi les saisons peuvent, comme les maladies, manquer de crise et de règle, quand elles font une irruption prématurée, anticipent sur la solution, ou laissent des reliquats ; les saisons en effet sont sujettes aussi à des retours et engendrent ainsi des maladies. Donc il faut considérer en quelle disposition sont les corps au moment où les saisons les reçoivent.