Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/638

Cette page n’a pas encore été corrigée
ΟΡΚΟΣ.
SERMENT.
--
ARGUMENT.


Ι. Le plus ancien témoignage que nous ayons sur le Serment est celui d’Erotien : il faut donc, ne pouvant pas remonter plus haut, renoncer à obtenir aucune démonstration sur l’authenticité de ce morceau [1] ; et les doutes (Voy. t. I, p. 342) subsisteront toujours , car ici arriver à la certitude absolue est impossible. Mais si l'on veut se contenter d’une grande probabilité, on ne se refusera pas à admettre qu’il a été composé sinon par Hippocrate lui-même, du moins pour une époque et pour des usages qui sont réellement l'époque et les usages de l’école hippocratique. En effet, du temps de Platon, et par conséquent d’Hippocrate, la doctrine médicale se transmettait du père aux enfants (Voy. t. I, p. 343), comme il est dit dans le Serment [2], Hippocrate, d’après le témoignage de Platon, en ceci irrécusable (Voy. 1. 1, p. 29), prenait de l’argent pour enseigner la médecine ; et dans le Serment, le récipiendaire s’engage à enseigner gratuitement îa médecine aux fils de son maître , ce qui implique qu’il ne l'enseignait pas gratuitement aux autres. Or, le disciple que Platon suppose allant demander pour de l’argent des leçons de médecine

  1. Voyez t. 1, p. 31 , le vers d’Aristophane qui y a été rapporté , et la rectification, t, 2, Avertissement, p. XLVIII.
  2. Dans le Phèdre, Steph. p. 268 , Platon cite deux médecins athéniens, Acuménus et son fils Éryximaque. Cela est conforme à la régle de eette époque.