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3. Dans les longues dysenteries, il est mauvais qu’il y ait anorexie, et encore plus mauvais qu’il y ait anorexie et fièvre (Ép. VI, 8).

4. Les ulcères autour desquels le poil tombe sont de mauvaise nature (Ép. VI, 8).

5. Dans les douleurs de côté, de poitrine ou d’autres parties, observez si les malades offrent de grandes différences [suivant les heures][1] (Ép. VI, 7).

6. Les affections des reins et celles de la vessie se guérissent difficilement chez les vieillards.

7. Parmi les douleurs du ventre, les superficielles sont plus légères, les profondes sont plus graves[2].

8. Les ulcères qui surviennent chez les hydropiques se guérissent difficilement.

  1. Galien explique καταμαθεητέον par ἐπισκεπτέον, observez. Il remarque que dans cet aph. Hippocrate conseille d’observer les différences d’intensité que présentent les douleurs dans une même partie, ou peut-être d’une façon plus générale les différences tant d’intensité que de nature ; et il cite, entre autres exemples, la douleur de poitrine qui, pongitive ou non pongitive, indique que la plèvre est ou n’est pas affectée. Ces raisonnements de Galien sont pénibles ; l’aph. reste bien vague ; et on se rend mal compte du génitif τῶν ὀδυνέων. Je crois qu’il y a une meilleure explication à donner ; et c’est celle d’Opsopœus. On ne contestera pas que le plus sûr commentaire d’un passage hippocratique soit un passage parallèle dans un autre livre hippocratique. Or, comme l’a remarqué Opsopœus, notre aph. se trouve sous une forme plus pleine Ép. II, sect. 7, à la fin : Τῶν ὀδυνέων καὶ ἐν πλευρῇσι καὶ στήθει καὶ τοῖσιν ἄλλοισι τὰς ὥρας εἰ μέγα διαφέρουσι κατὰ μαθητέον· ὅτι, ὅταν βέλτιον ἴσχωσιν, αὖθις κάκιον ἴσχουσιν, οὐχ ἁμαρτάνοντες.. Il faut observer si les douleurs du côté, de la poitrine et des autres parties présentent, quant aux heures, de grandes différences, parce que, après avoir été mieux, les malades se trouvent de nouveau plus mal, sans qu’il y ait faute commise. Voilà la véritable explication de notre aphorisme, dans lequel il faut donner à διαφέρωσι pour sujet non les douleurs comme le fait Galien, mais les malades comme le fait Opsopœus, qui traduit : Doloribus et laterum et pectorum cæterarumque partium, an œgri multum differant, perdiscendum est. On peut supposer même que dans notre aphorisme τὰς ὥρας, sans lequel on ne justifie guère le génitif τῶν ὀδυνέων, a été omis par une faute du premier βιβλιογράφος, c’est-à-dire par une faute existant déjà dans les exemplaires que les plus anciens commentateurs alexandrins avaient dans les mains.
  2. Galien dit que le péritoine est la limite des douleurs superficielles, et qu’à cette membrane commencent les douleurs profondes.