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au quatrième, l’urine nuageuse rouge, et les autres signes rationnels[1] (Coa. 145, Coa. 564).

72. Les urines transparentes, incolores, sont mauvaises ; elles se montrent surtout dans les phrénitis[2] (Coa. 568).

73. Lorsque dans les hypochondres il y a météorisme et borborygmes, une douleur des lombes survenant, le ventre s’humecte, à moins d’une éruption de vents ou d’une abondante émission d’urine : cela arrivé dans les fièvres (Coa. 285).

74. Ceux chez qui l’on s’attend à un dépôt sur les articulations en sont préservés par un flux abondant d’une urine

  1. D’après Galien, la plupart des commentateurs ignorants de la doctrine d’Hippocrate avaient supposé que τἄλλα κατὰ λόγον signifiait tout ce qui est consigné dans le Pronostic touchant le sommeil, la veille, la respiration, le décubitus, etc., et qu’il fallait s’attendre à une crise pour le 7e jour, si les symptômes susdits étaient favorables. Galien repousse celle interprétation ; suivant lui, les symptômes susdits ne sont pas critiques, et il s’agit ici exclusivement de symptômes critiques ; aussi veut-il qu’on entende par τἄλλα κατὰ λόγον les selles, l’expectoration, etc., qui, offrant au quatrième jour des signes critiques, indiquent pour le 7e une crise favorable ou défavorable suivant le cas.
  2. Cette fin de l’aph. présentait dans l’antiquité trois leçons différentes ; je vais essayer de les dégager du commentaire de Galien, qui n’est pas absolument explicite. Après avoir expliqué le danger des urines aqueuses dans les phrénitis, Galien dit : « S’il y avait simplement écrit, μάλιστα δὲ τοῖς φρενιτικοῖσιν, le sens de l’aphorisme serait clairement expliqué. Mais comme certains exemplaires portent ἐπιφαίνεται à la fin de la phrase, il faut l’interpréter ainsi : Les urines aqueuses sont mauvaises, elles se manifestent surtout dans les phrénitis mortelles ; mais non dans toutes, comme l’ont prétendu quelques interprètes qui ne connaissent rien aux phénomènes pathologiques. Dans quelques exemplaires la fin de l’aphorisme est ainsi écrite : μάλιστα δ’ ἐν τοῖσι φρενιτικοῖσιν, sans ἐπιφαίνεται. Le sens est le même que pour la seconde leçon consignée plus haut. » Deux leçons avant cette dernière font les trois que j’ai annoncées. La troisième et la seconde ne diffèrent que par la présence de τὰ τοιαῦτα dans la troisième. Quant à la première, elle est indiquée implicitement dans la première phrase du passage que j’ai cité. Puisque certains exemplaires portaient , cela prouve que tous les exemplaires ne le portaient pas. La première leçon est donc μάλιστα δ’ ἐν τοῖσι φρενιτικοῖσιν, sans ἐπιφαίνεται. Ces trois leçons se réduisaient, ainsi que le remarque Galien, à deux sens : sans ἐπιφαίνεται, les urines aqueuses sont fâcheuses, elles surtout dans les phrénitis ; avec ἐπιφαίνεται, les urines aqueuses sont fâcheuses, elles se montrent surtout dans les phrénitis. Nos manuscrits n’ont conservé que la leçon avec ἐπιφαίνεται. Dans le commentaire de Théophile (Dietz I, 430) on lit : ἐν τοῖς φρενιτικοῖς λευκὰ καὶ διαφανέα οὖρα μάλιστα ἐπιφαινόμενα, πονηρά ; ce qui se rapporte à la leçon avec ἐπιφαίνεται. Mais dans le manuscrit S, qui contient ce commentaire, μάλιστα, au lieu d’être placé devant ἐπιφαινόμενα, l’est devant πονηρά ; ce qui se rapporte à la leçon sans ἐπιφαίνεται.