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argument.

s’en sont surtout occupés au sujet de la peste qui régna de leur temps en Lybie. Ils disent que dans cette peste il y avait une fièvre aiguë, de la douleur, une tension de tout le corps, du délire, et le développement de bubons volumineux, durs, et qui ne venaient pas à suppuration. Ces bubons se formaient non-seulement dans les lieux ordinaires, mais encore aux jarrets et aux coudes (Classicorum auctorum e Vaticanis codicibus editorum, t. 4, curante A. Maio, in-8o, Romæ, 1831, p. 11)[1].» Rufus, qui nous a conservé ces détails, vivait sous Trajan, qui régna de 98 à 117 après Jésus-Christ. M. Hecker, dans son Histoire de la médecine, place Posidonius à l’an 120 après Jésus-Christ (t. 2, p. 419, dans la revue chronologique du premier et du second volume). Cette détermination n’est pas complètement exacte ; Posidonius, cité par Rufus, pourrait tout au plus être son contemporain, et la manière dont Rufus s’exprime, indique même que Posidonius lui était antérieur. Il faut de toute nécessité reporter Posidonius avant Rufus, avant Trajan, à une époque quelconque du premier siècle de l’ère vulgaire. À plus forte raison Sprengel se trompe-t-il en faisant Posidonius contemporain de l’empereur Valens.

Les détails dans lesquels entre Rufus, la fièvre, le délire,

    cinquième livre de son ouvrage sur les médecins illustres (ἐν τῷ ε Περὶ τῶν ἐνδόξων ἀνδρῶν ἰατρῶν), et Soranus dans les successions des médecins (ἐν ταῖς τῶν ἰατρῶν Διαδοχαῖς) disent que ce mot s’écrit avec l’accent grave sur la dernière syllabe, κυρτὸς, ainsi que φοξὸς, comme exprimant une infirmité corporelle ; mais qu’il s’écrit aussi avec l’accent sur l'avant-dernière syllabe, comme ἵππος, πύργος, et que le médecin Denys fut ainsi appelé, soit d’après une ville égyptienne nommée Kyrtos, soit parce qu’il prenait ses adversaires comme dans un filet. » L’annotateur ne savait plus quelle avait été la raison de ce surnom. Il ne serait pas impossible qu’elle fût autre que les deux qui viennent d’être indiquées : Denys aurait-il été surnommé κυρτὸς, le filet, parce qu’il avait écrit un livre intitulé les filets, Δικτυακά ? Voyez la Bibliothèque de Photius, page 219, édition Hoeschel, et mon Introduction, page 216.

  1. J’ai rapporté le texte grec t. 2 de mon édition, p. 585.