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ΕΠΙΔΗΜΙΩΝ Ι"


ÉPIDÉMIES, LIVRE III.


ARGUMENT.


Quoique l’argument que j’ai mis (t. 2 , p. 525) en tête du troisième livre des Épidémies, soit commun à tous les deux , néanmoins je me suis décidé à faire précéder le troisième livre de quelques pages où je vais brièvement appeler l’attention du lecteur sur trois points : I. L’antiquité de la peste ; II. La nature de la constitution épidémique décrite par Hippocrate ; III. L’emploi de la saignée dans les fièvres rémittentes et pseudo-continues.

I. Les médecins occupés de recherches historiques, quand ils ont distingué avec précision la peste orientale , la peste à bubons, de toutes les maladies désignées par le nom de peste , ont généralement pensé que la peste à bubons n’avait pas affligé l’antiquité.

M. le docteur Krauss, qui maintient que la peste d’Athènes et celle qui dévasta le monde sous les Antonins, sont une seule et même maladie, ajoute que, sous Justinien, cette maladie se changea en peste orientale [Disquisitio historico-medica de natura morbi Atheniensium, Stuttgart, 1831, p. 44). « Lorsqu’à la fin du IV° siècle, dit M. Hecker, les hordes sauvages de l’Asie fondirent sur l’Europe , et mirent par l’épée un terme à l’antique évolution des états, il se forma , dans le contact pressé et la fluctuation des peuples, une nouvelle maladie qui apporta à la mort de plus riches moissons que ne firent jamais le tranchant du glaive et le soulèvement