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des plus anciens témoignages.

cités. De là aussi les chances de destruction, si nombreuses pour des livres dont il existait si peu de copies ; de là la perte de tant d’ouvrages de l’école de Cos, dont j’ai relevé les mentions dans la Collection hippocratique, et qui ont péri avant d’être multipliés et répandus ; de là enfin les facilités qu’ont trouvées les vendeurs de livres, lorsque les rois d’Égypte et de Pergame payèrent au poids de l’or les manuscrits précieux, à intituler, comme ils le voulurent, un écrit bien antérieur sans doute à la vente même, mais n’ayant reçu encore aucune publicité, et à y mettre un nom qui en augmentait considérablement la valeur.

Il n’en fut plus de même dans l’âge qui suivit la mort d’Alexandre. Les livres, par cela seul qu’ils se multiplièrent, prirent une forme plus certaine, qui permettait bien plus difficilement les substitutions de noms et l’interpolation de nouveaux écrits dans une collection déjà existante. La Collection hippocratique (car c’est uniquement d’elle qu’il est ici question) se trouva, par les travaux des commentateurs, fixée, et fermée à toute invasion de traités qui n’auraient pas reçu, à ce moment, le certificat de leur origine. Dès lors la transmission en fut régulière ; les commentateurs se suivirent sans interruption. C’est cette transmission des textes et cette série de commentateurs qu’il faut étudier[1]. S’il était vrai que Dioclès de Caryste eût commenté un des écrits d’Hippocrate, ce serait le plus ancien des auteurs qui ont écrit sur ce sujet. Ackermann, dans l’excellente notice qui fait partie de la Bibliothèque grecque de Fabricius, donne Dioclès, Mantias et Philotimus comme les commentateurs du Traité de

  1. Ce sujet a déjà été traité par Preu, sous ce titre, De interpretibus grœcis Hippocratis ; je n’ai pu me procurer cette dissertation.