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des plus anciens témoignages.

Aristote donne pour raison que la peau est là dépourvue de chair. Dans les Aphorismes, sect. VI, dans le premier livre Des maladies, il est également dit que la partie mince de la mâchoire et le prépuce, une fois coupés, ni ne s’accroissent, ni ne se réunissent[1] La raison donnée par Aristote n’est pas dans les écrivains hippocratiques. J’ai cité ce rapprochement, parce qu’il est frappant, et ne peut être accidentel. Au reste, plus on examine comparativement les écrits hippocratiques, ceux de Platon et d’Aristote, plus on trouve de conformités entr’eux et de points de comparaison. Les mêmes doctrines, les mêmes hypothèses, les mêmes faits de détail, tout cela concorde dans Hippocrate, dans Platon et dans Aristote.

Érasistrate, Galien, Plutarque, Aulu-Gelle, ont cité à diverses reprises deux disciples d’Hippocrate qui ont vécu dans le même intervalle de temps : ce sont Apollonius et Dioxippe ou Dexippe de Cos. Suidas parle de ce dernier, et l’appelle disciple d’Hippocrate (Ἱπποκράτους μαθητής). D’autres l’appellent Hippocratique (ἱπποκράτειος). Il avait écrit, dit Suidas, un livre sur le Médecin, et deux livres sur les Pronostics. Platon soutient, dans un de ses dialogues, que les boissons passent en partie par la trachée artère. Cette opinion avait été embrassée par Dexippe, qui arguait, pour la défendre, de l’absence de l’épiglotte chez les oiseaux. La désignation positive de Dexippe, comme disciple d’Hippocrate, est un anneau de plus dans la chaîne des témoignages entre le célèbre asclépiade et l’école d’Alexandrie.

Il faut encore compter parmi les principaux témoins d’Hippocrate, Hérophile. Ce médecin, illustre par ses découvertes

  1. Ἢ γνάθου τὸ λεπτὸν, ἢ ἀκροποσθίη, οὔτε αὔξεται, οὔτε συμφύεται.