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de l’ancienne médecine.

σπληνὶ, ὥσπερ ἐν κοιλίῃ ἐν ἧ τὸ ὑγρὸν, ἔξω τε περιέχοι αὕτη ἡ κοιλίη καὶ 1 ἐξαλίζοιτ’ ἂν καθ’ ἑκάστην 2 ἡμέρην· ἀλλ’ 3 ὅταν πίῃ καὶ δέξηται 4 αὐτὸς 5 ἐς ἑωυτὸν τὸ ὑγρὸν, τὰ κενὰ καὶ ἀραιὰ 6 ἐπληρώθη, καὶ τὰ σμικρὰ 7 πάντα, καὶ ἀντὶ 8 ἀραιοῦ τε καὶ μαλθακοῦ σκληρός τε καὶ πυκνὸς ἐγένετο, καὶ οὔτ’ 9 ἐκπέσσει οὔτ’ ἀφίησι· ταῦτα δὲ πάσχει διὰ τὴν φύσιν τοῦ σχήματος. 10 Ὅσα δὲ φῦσάν τε καὶ ἀνειλήματα ἐνεργάζονται ἐν τῷ σώματι, προσήκει ἐν μὲν τοῖσι 11 κοίλοισί τε καὶ 12 εὐρυχώροισιν, οἷον κοιλίῃ τε καὶ 13 θώρηκι, ψόφον τε καὶ

    τε περιέχει αὐτέη ἡ κοιλίη. Le manuscrit 2253 a : Οὐδέ γὰρ ἂν ὥσπερ ἐν κοιλίῃ ἐνῇ τὸ ὑγρὸν, ἔξω τε περιέχῃ αὔτη ἡ κοιλίη. Ce manuscrit, comme l’exemplaire de Severinus, omet les mots τὸ ὑγρὸν qui terminent la phrase dans les imprimés, et ἐν ᾗ τὸ ὑγρὸν qui la terminent dans les autres manuscrits. Ainsi aucun manuscrit ne donne une leçon qui satisfasse ou que l’on puisse restaurer avec une pleine sûreté. Toutefois, le sens, à l’aide de ce qui précède et de ce qui suit, se laisse pénétrer, et c’est là ce qui doit servir de guide dans l’emploi qu’on peut faire de la multitude des variantes qu’offrent ici les manuscrits. En effet, Hippocrate veut dire que les tissus spongieux et aréolaires ne sont pas comme les viscères creux qui enveloppent les liquides et se vident chaque jour, mais que, lorsque les humeurs en ont rempli les vacuoles, ils deviennent durs et denses, attendu qu’ils ne sont pas conformés pour expulser les liquides. Le sens est très certain malgré l’incertitude du texte. D’abord remarquons que, dans le second membre de phrase, les mots τὸ ὑγρὸν du texte de Foes, ἐν ᾗ τὸ ὑγρὸν des autres manuscrits, sont nés de la répétition du premier membre de phrase ; on peut donc les retrancher. Cela fait, le texte est un peu débarrassé, mais la correction n’est pas encore facile, et il faut surtout se laisser guider par le sens. De plus, remarquons une particularité, c’est que le manuscrit 2253 a un mot, ὥσπερ, dont il faut sans doute tenir compte dans la correction, et qui m’a suggéré la conjecture que j’ai admise dans le texte : Οὐ γὰρ ἂν ἐν σπληνὶ ὥσπερ ἐν κοιλίῃ κτλ. Cette correction a le grand avantage de justifier, dans les lignes suivantes, plusieurs pronoms et adjectifs masculins, αὐτὸς, ἑωυτὸν, σκληρὸς, πυκνὸς, lesquels ne se rapportent à rien et forment solécisme si l’on n’admet pas une correction analogue à celle que j’ai admise : l’introduction de quelque nom masculin me semble nécessaire. Nous n’avons que deux copies primordiales du traite de l’Ancienne médecine, l’une représentée par le manuscrit 2253, l’autre par les autres manuscrits et par nos éditions : je suppose que l’altération est venue dans la première copie, par l’omission ἐν σπληνὶ, et dans la seconde par l’omission de tout ce qui se trouvait entre les deux ἐν, c’est-à-dire de ἐν σπληνὶ ὥσπερ. Je sais que tout cela est conjectural, et l’étude des manuscrits m’a appris qu’ils fournissaient parfois des restitutions que rien n’aurait pu faire deviner ; d’autant plus que nous ne sommes pas sûrs qu’il n’y ait pas ici une lacune. Mais, dans tous les cas, ma conjecture est conforme au sens qu’exige le contexte, et, dans un passage aussi désespéré, cela suffit pour la justifier. 1 Εξαγίζοιτ’ ; in marg. εξαλίζει, 2143. - εξαγίζ&ιτ’ 2142, 2141, 2144, 2140. - έςαγγίζοιτο 2253. - εξαγγίζο’.τ’ vulg. - έξαγ^’ίζει Zving. in marg. - εξογκίζοιτο cod. S. ap. Focs. - On lit dans le Glossaire de Galien, p. 466, Ed. Franz. : έξαλίζοιτο, εκ/.ενοϊτο. Foes a imprimé έςαγ-^ίζοιτο ; mais il remarque que l’explication de Galien doit être rapportée à ce mot, et que, par conséquent, il faut lire έςοΆίζοιτο. L’obserTation de Foes est confirmée par l’annotation du manuscrit 2143, qui a mis en marge le verbe expliqué par Galien. Dans ce cas-ci, comme dans beaucoup d’autres, la glose εξαγγίζοιτο ou έξογκίζοιτο a expulsé la véritable leçon. — ^ τ,αεραν 2144, corr. al. manu. — ^ ôr’ αν 2233. - ί’γι pro πίτ) 2140, 2142, 2143, 2 143, 2141,2144. — * αυτό ίζ έωυτο 2253. - Cette leçon paraît être une tentative de correction faite par le copiste, qui, ne trouvant pas de nom masculin auquel ces pronoms se rapportassent, les a changés en neutres. Mais cette correction était insuffisante ; car il a laissé subsister, une ligne plus bas, σχλν,ρος et ττυκνο ;, au sujet desquels la difficulté se représente. Ce sont ces masculins qui donnent une grande probabilité à la conjecture par laqr.ellc j’ai iîilroduit σττλτ,νί devant ώσττερ du manuscrit 22.Ï3. — ’s ; om.21 40,21 4 5, 2142, 2143, 2141, 2144, —<’ επλγίρώθν ; est donné par 2253 ; il manque dans tous les autres manuscrits et dans les éditions ; cependant il est absolument nécessaire au sens. — 7 πάνττ) 2253, 2140,2253, 2141, 2143, 2145, 2144. — * ΐΛαλθακου τε κ. άρ. 2253. — 9 2233. - έκ :τε’σσ7ΐ vulg. et al. codd. - εκπε’σγ) 2142. — ’° ό’σαι 2255. - arrXr.MJ.a.Ta. απεργάζονται 2253. — " κώλοισι 2140, 2142, 2144, 2141. - κοίλεσι suprascr. κοίλοισι 2253 sine τε. — " εύρυ/ωρεσιν suprascr. εύρυχοίροισιν 2255. - εύρυ/ωρτίσεετι vulg. et al. codd. -La leçon de 2233 me paraît préférables la leçon vulgaire. Un adjectif comme εύρύχοίρο ; est après /.’Jj.’Aai plus naturel qu’un substantif comme εΰρυ/ιόρ/,σι ;. — ’^ οώρακι sup. lin. gloss. 2 144. - έα-ο’.εΐν 2235.