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de l’ancienne médecine.

rait embarrassé de répondre à ces questions ; car, est-ce le chaud, ou le froid, ou le sec, ou l’humide que l’on ôte au pain en le faisant ; le pain qui est soumis au feu et à l’eau, qui subit plusieurs préparations dont chacune a une vertu particulière, qui prend une partie de ses principes et qui se combine et se mélange avec d’autres ?

14. Je suis assuré qu’il est très différent pour le corps d’user d’un pain fait avec de la farine blutée ou non blutée, avec du grain bien moulu ou mal moulu, pétri avec beaucoup d’eau ou avec peu d’eau, travaillé fortement ou peu travaillé, bien cuit ou peu cuit, et mille autres diverses préparations, li faut en dire autant des préparations de la pâte d’orge. De chacune, les propriétés ont une grande puissance, et l’une ne ressemble en rien à l’autre. Celui qui n’observe pas ces différences, ou, les observant, n’en sait pas la valeur, comment pourrait-il connaître quelque chose aux maladies des hommes ? car chacune de ces qualités agit sur le corps et le modifie de telle ou telle façon ; et c’est de là que dépend toute la vie pendant la santé, pendant la convalescence et la maladie. Rien donc ne serait plus utile, plus nécessaire à savoir. Les premiers inventeurs, qui usèrent, dans leurs recherches, d’une