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de l’ancienne médecine.

veux qui s’occupent de la gymnastique et du développement des forces ajoutent sans cesse quelque nouveau perfectionnement, cherchant, d’après la même méthode, quelles boissons et quels aliments, digérés le mieux, accroissent le plus les forces.

5. Mais examinons la médecine proprement dite, celle qui a été inventée pour les malades, celle qui a un nom et des artistes ; voyons si elle se propose quelqu’un des mêmes objets, et d’où elle a pu prendre son origine ? Nul, je l’ai déjà dit au début, n’aurait cherché la médecine, si le même régime eût convenu à la maladie et à la santé. De nos jours même, les peuples sans médecin, et quelques-uns des Grecs vivent, malades, comme s’ils se portaient bien, ne consultant que leur plaisir, ne s’abstenant de rien de ce qui leur agrée, et ne se soumettant à aucune restriction. Mais les hommes qui ont cherché et trouvé la médecine, ayant les mêmes idées que ceux dont j’ai parlé plus haut, ont d’abord, je pense, retranché quelque chose de la nourriture habituelle, et, au lieu de laisser manger beaucoup, n’ont laissé manger que peu. Il arriva que ce régime leur suffit pour quelques malades, qui, évidemment, en retirèrent du bénéfice ; non tous cependant ; et quelques-uns étaient dans