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de l’ancienne médecine.

se réglant en toute chose sur la nature et les forces de l’homme ; car ils pensèrent que les substances qui seraient trop fortes pour pouvoir être surmontées par la nature, produiraient, si elles étaient ingérées, des souffrances, la maladie et la mort ; qu’au contraire, tout ce qui serait digestible contribuerait à la nutrition, à l’accroissement et à la santé. À de telles recherches, à de telles inventions, quel nom donner plus juste et plus convenable que celui de médecine : médecine trouvée pour la santé, pour la nourriture, pour le salut de l’homme, changement de ce régime qui ne lui avait causé que souffrance, maladie et mort ?

4. Si l’on prétend que ce n’est pas là un art, j’y consens. En effet, là où il n’y a pas d’ignorant, là où tous sont entendus à cause de l’usage et de la nécessité, on ne peut dire qu’il y ait d’artistes. Et cependant tout cela forme une invention importante et pleine d’art et d’observation. Encore aujourd’hui,