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ΠΕΡΙ ΑΡΧΑΙΗΣ ΙΑΤΡΙΚΗΣ.

DE L’ANCIENNE MÉDECINE.


ARGUMENT.

Le livre de l’Ancienne Médecine contient à la fois une polémique, une méthode et un système ; c’est ce qui m’a décidé à le mettre en tête de ce que je regarde comme les œuvres propres d’Hippocrate ; car, placé ainsi, il forme une sorte d’introduction, d’autant meilleure et plus fidèle qu’elle est due à l’auteur lui-même et qu’il ne s’y mêle rien d’étranger.

Je vais examiner successivement sur quoi porte la polémique, quelle est la méthode, en quoi consiste le système.

La polémique est dirigée contre ceux qui, posant d’abord une hypothèse, en font dériver, comme d’une seule cause, l’origine de toutes les maladies. Expliquons cela davantage. Du temps d’Hippocrate, les médecins admettaient le chaud, ou le froid, ou le sec et l’humide, dans le corps humain ; c’était leur hypothèse : et, cela fait, ils faisaient dériver toutes les maladies ou du chaud ou du froid, ou du sec, ou de l’humide. J’ai eu déjà l’occasion de m’expliquer, dans l’Introduction, p. 192, sur ce qu’il faut penser de ces qualités ; et ici je dirai seulement que les anciens médecins qui attribuaient à une seule d’entr’elles toutes les maladies, ne faisaient pas autre chose que ceux qui, parmi les modernes, ont attribué toutes les maladies soit au genre nerveux, soit aux altérations du sang.

Hippocrate les combat par une double argumentation, l’une particulière, l’autre générale.

L’argument particulier est celui-ci : un homme épuisé par un mauvais régime, le guérirez-vous par le chaud, ou le