Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
391
de chacun des livres hippocratiques en particulier.

dit : « Si l’on trouvait, dans quelqu’un des véritables écrits d’Hippocrate, une explication sur l’essence de l’âme, ainsi que l’auteur du traité des Semaines en a donné une, je pourrais essayer d’interpréter le mot φύεται (T. v, p. 509, Éd. Bas.). » Ce passage apprend que le traité des Semaines contenait une explication sur l’essence de l’âme. Or, notre traducteur latin dit : « Ubi dico hominis animam, dico originale calidum frigido consitum. Quand je dis l’âme de l’homme, je dis le chaud élémentaire mêlé au froid. »

Il explique un peu plus bas ce qu’il entend par là. À cette explication se rapporte une autre citation de Galien. Celui-ci dit, t. v, p. 510 : « Les stoïciens prétendent que l’âme, pour persister, a besoin non seulement d’aliments, mais aussi d’air ; et il y en a qui, d’après ce qu’on lit dans le traité des Semaines, assurent qu’Hippocrate est l’auteur de cette opinion. » Il faut donc que nous trouvions, dans notre traduction latine, un passage où l’âme soit entretenue, non seulement par la nourriture, mais encore par l’air. Le passage s’y trouve en effet ; mais la barbarie du traducteur l’a tellement obscurci, qu’on y voit seulement qu’il s’agit de l’âme, de la chaleur primitive, de la nourriture et de l’air.

On lit dans le Glossaire des mots hippocratiques, composé par Galien : « Αὐτόδρομον, qui se meut de soi-même, αὐτοκίνητον, ainsi qu’il est dit dans le traité des Semaines. » Le manuscrit latin donne per se transeuntia qui, se rapportant aux astres, est bien la traduction d’αὐτόδρομον !

On trouve un peu plus loin dans le même Glossaire : « Ἄκριτον πάγος, comme ἀδιάκριτον. Ce mot se lit dans le traité des Semaines, et est dit de l’espace au-delà du monde, de l’infini, du vide sans forme. (Εἴρηται δὲ ἐν τῷ Περὶ Ἑβδομάδος ἐπὶ τοῦ μετὰ τὸν κόσμον, ἤτοι ἀπείρου, ἢ οἷον ἀδιατυπώτου κενοῦ.) » Le manuscrit latin a traduit ces mots, certaine-