le traité de la Superfétation est de Léophanès lui-même, ou tout au moins qu’il contient un fragment de cet écrivain, antérieur à Aristote. C’est par Aristote que nous savons qu’un livre, attribué à Hippocrate par les écrivains postérieurs, appartient à Polybe. Pourquoi une même erreur n’aurait-elle pas été commise ? et pourquoi ce qui, au témoignage du même Aristote, est de Léophanès, n’aurait-il pas aussi reçu ce nom d’Hippocrate, père commun de tant d’œuvres médicales ?
Il y a, dans ce même opuscule, un passage où l’auteur conseille une expérience pour savoir si une femme pourra concevoir, expérience qui consiste à placer au col de la matrice un pessaire odorant, et à constater, au bout d’un certain temps, si l’odeur est parvenue jusqu’au haut du corps[1] ; si l’odeur y vient, la femme est apte à concevoir. Aristote, de son côté, dit qu’on reconnaît la fécondité des femmes par des pessaires odorants, dont l’odeur s’élève de bas en haut jusqu’à l’haleine[2]. Bien d’autres rapprochements pourraient être faits entre cet opuscule et les livres d’Aristote, rapprochements d’autant plus permis que le philosophe a consulté et cité les écrits de Léophanès. Au reste, je n’ai tenu à mettre en relief la citation de Léophanès par Aristote, et à lui attribuer un livre de la Collection hippocratique, que pour mieux montrer combien il y a de rapports entre cette Collection et les œuvres d’Aristote ; car, même en laissant de côté cette conjecture au su-