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médecine avant hippocrate.

mes qui les composaient, et qui étaient ennemis de la nature humaine. Cette hypothèse n’a rien de fondé en soi ; mais elle prouve que Démocrite avait conçu dans toute leur importance les grands phénomènes morbides auxquels il avait consacré un ouvrage. On sait que beaucoup de modernes les ont attribués à des mouvements intestins du globe terrestre.

4o Des causes touchant les animaux, 3 livres. Démocrite, dit Ammien Marcellin, 27,4, a examiné avec les anatomistes les entrailles des animaux ouverts, pour enseigner de quelle manière la postérité pourrait remédier aux douleurs internes.

5o Le pronostic ;

6o De la diète, ou le livre diététique, ou la sentence médicale ;

7o Sur la fièvre et sur ceux qui toussent par cause de maladie ;

8o Un livre sur l’Éléphantiasis, et un autre sur les maladies convulsives. Ces ouvrages lui sont attribués par Cœlius Aurelianus.

La revue rapide que je viens de faire du peu que nous savons sur les travaux médicaux des anciens philosophes montre qu’ils se sont occupés de la dissection des animaux, de la recherche des causes des maladies, et qu’ils ont essayé d’importer, dans cette étude, des doctrines correspondantes à celles qu’ils admettaient dans leurs philosophies. Ils ont plus cultivé le côté général que le côté particulier de la médecine. Mais c’est cette invasion même de la philosophie dans tous les arts qui forma le premier fonds de l’esprit scientifique parmi les Grecs ; et puis, il est aisé de voir que les philosophes ne s’étaient pas bornés à de pures théories, et qu’ils avaient porté, aussi loin qu’il était possible alors, le soin de l’observation directe et de la recherche des faits. Leurs écrits