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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

disciples Apollonius et Dexippe, qu’il dit avoir fait fabriquer des vases de la contenance de la sixième partie d’une cotyle, et de n’en avoir accordé qu’un ou deux aux malades… Pour confondre la malveillance qui cite Apollonius et Dexippe sans avoir un écrit d’eux à montrer, et qui n’écoute pas Hippocrate lui-même, il suffit de citer quelques phrases du traité du Régime dans les maladies aiguës[1]. » (Le sixième d’une cotyle est un cyathe, κύαθος, et représente 0,045 du litre (Voyez Saigey, Métrologie, p. 34). Dans la pharmacie, une cuillerée à bouche représentant une demi-once de liquide, la sixième partie d’une cotyle équivaudra à un peu moins de trois cuillerées).

La dernière portion de ce traité est une composition ancienne ; car, dès le temps d’Érasistrate, elle était réunie à la première, qui est authentique. On ne peut donc concevoir comment Érasistrate a osé se moquer d’Apollonius et de Dexippe, et de leurs vases de cire (T. v, p. 89). »

Ces passages seraient sans doute fort clairs, si nous avions sous les yeux ceux du livre d’Érasistrate auxquels ils font allusion. Mais, les œuvres du médecin d’Alexandrie étant perdues, ils deviennent très obscurs, car ils sont pour nous ce qu’est une conversation dont on n’entend qu’un des interlocuteurs, l’autre étant hors de la portée de notre oreille.

Ce qui ressort des citations précédentes, c’est que Galien, accusant Érasistrate d’avoir fait un reproche injuste à Hippocrate, ne rapporte les reproches que comme adressés à Apollonius et à Dexippe. Si Érasistrate n’avait parlé que de ces deux médecins, comment Galien se serait-il imaginé que ces deux noms n’étaient qu’un couvert sous lequel l’illustre médecin d’Alexandrie dirigeait ses attaques contre Hippocrate ?

  1. Galien, t. v, p. 85, Éd. Basil.