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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

Il y a, dans la Collection hippocratique, deux passages relatifs à la nature de l’homme et à la nature des choses : c’est avec ces deux passages qu’il faut confronter le texte de Platon. En effet, le philosophe athénien n’a point cité les propres paroles d’Hippocrate ; mais il s’est inspiré d’une pensée qu’il avait rencontrée dans les écrits du médecin, qui l’avait frappé, et qu’il avait retenue. C’est donc uniquement de cette pensée qu’il s’agit ; c’est elle qu’il faut retrouver ; et, s’il y a des passages dans la Collection hippocratique qui renferment une idée analogue, c’est là seulement qu’on peut espérer de reconnaître l’allusion de Platon. Le cercle de toute recherche y est strictement limité.

Le premier de ces passages est dans le traité sur le Régime ; on y lit : « Celui qui veut écrire convenablement sur le régime doit, avant tout, connaître et discerner la nature de tout l’homme, c’est-à-dire, connaître de quels éléments l’être humain a été formé d’abord, et discerner quelles parties y dominent. Car, s’il n’apprend pas la composition primordiale du corps et les parties qui y dominent, il ne pourra pas donner de directions utiles. Après avoir approfondi ces connaissances, l’écrivain étudiera les propriétés, tant naturelles que produites par la force de l’art, des aliments et des boissons… Cela fait, le soin de la santé de l’homme n’est pas encore complet ; car l’homme ne peut pas, en mangeant, se bien porter, s’il ne s’exerce en même temps. La nourriture et l’exercice ont des propriétés opposées… Ce n’est pas tout : il faut apprendre le rapport exact des exercices avec la quantité des aliments, avec la nature de l’individu, avec l’âge, avec la saison, avec les changements des vents, avec la situation des localités, avec la constitution de l’année. On observera aussi le lever et le coucher des constellations, afin de savoir se prému-