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introduction.

Je n’ai pas exposé le détail des passages qui sont identiques dans le 7e livre des Épidémies et les autres ; mais ces passages sont extrêmement nombreux. Galien a donc eu toute raison de dire que ce 7e livre est manifestement dénué d’authenticité, d’une date postérieure, et composé de pièces et de morceaux[1].

Il est possible, et c’est un des résultats de ce chapitre, d’établir, entre un certain nombre d’écrits hippocratiques, trois classes : la première comprend des livres qui sont antérieurs aux écrits appartenant à Hippocrate lui-même ; la seconde, des ouvrages qui sont réellement de ce médecin ; la troisième, des opuscules qui sont postérieurs, puisque, en grande partie, ce sont des extraits et des copies.

L’examen de ces particularités nous reporte à l’époque même qui a précédé la publication de la Collection hippocratique. Car, ainsi que je l’ai remarqué à diverses reprises, tout cela existait dès les premiers temps ; extraits, fragments, notes, passages copiés, tout cela se trouvait dès les plus anciens travaux de Bacchius, de Philinus, de Xénocrite. Ainsi, quand nous voyons que des livres sont des extraits les uns des autres, nous pouvons admettre que ces extraits ont été faits, que ces notes ont été compilées, après Hippocrate, il est vrai, mais avant les premiers travaux des écoles alexandrines ; d’autant plus que ces extraits représentent quelquefois une rédaction plus régulière, un état plus complet des livres même d’où ils proviennent, et que nous possédons encore. Tel est le cas du livre des Instruments de réduction par rapport au livre des Articulations. Nous assistons, pour ainsi dire, à la formation de la Collection hippocratique ; et, comparant tout ce que les hip-

  1. Tome iii, p. 182, Éd. Basil.