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de quelques points de chronologie médicale.

encore moins dans le cerveau; mais, s’il s’agit du moteur primordial de la vie, il est bien plus attaché au système nerveux, comme l’ont pensé les hippocratiques, qu’au système sanguin, comme l’a pensé Aristote.

La sphygmologie, ou l’art de tirer du pouls des indications sur le diagnostic, sur le pronostic et le traitement de la maladie, n’est point une découverte qui remonte jusqu’aux premiers temps de la médecine. Il faut donc en examiner le détail pour savoir si la chronologie des écrits hippocratiques en peut recevoir quelque lumière.

Les critiques anciens ont généralement pensé qu’à l’époque d’Hippocrate la sphygmologie était ignorée. Palladius[1] dit qu’alors la théorie du pouls était inconnue, et que les médecins s’assuraient de la fièvre en apposant les mains sur la poitrine du malade. « Au temps d’Hippocrate, dit encore Étienne[2], l’observation du pouls n’était pas l'objet d’une connaissance exacte ; ce n’était pas à l’aide de ce signe qu’on reconnaissait les fièvres, mais on appliquait la main sur les différentes parties du corps, et en particulier sur la poitrine, où est logé le cœur, siége spécial de la fièvre. »

Ce que dit Galien diffère peu de ce que je viens de citer de Palladius et d’Étienne. Dans un endroit on lit[3] : « Hippocrate n’a pas traité du pouls, soit qu’il ne le connût pas, soit qu’il n’en crût pas la mention importante. » Et ailleurs[4]: « Hippocrate a donné tous les signes des crises, excepté le pouls. » Et ailleurs[5] : « Si Hippocrate avait expli-

  1. Schol. in Hipp., t. II, p. 32, Éd. Dietz.
  2. Schol. in Hipp., t. I, p. 255, Éd. Dietz.
  3. Tome III, p. 422, Éd. Basil.
  4. Tom. III, p. 422, Éd. Basil.
  5. Tome V, p. 401, Éd. Basil.