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introduction.

encore, et qui, étant entre les mains des médecins, peuvent être facilement consultés.

Cette liste, outre les renseignements qu’elle fournit sur l’étude des livres hippocratiques, sur les hommes qui s’y sont livrés, sur la transmission des doctrines, cette liste, dis-je, donne une solution positive de deux questions capitales dans toute la critique des écrits qui portent le nom d’Hippocrate. Ces deux questions sont : la détermination de la date la plus ancienne à laquelle on peut reporter la Collection hippocratique telle que nous la possédons encore, et l’authenticité générale de ces textes dans leur transmission depuis cette date jusqu’à nos jours.

Xénocrite de Cos avait expliqué les mots les plus difficiles de cette Collection ; Bacchius, après lui, en avait fait autant ; Philinus avait combattu Bacchius, et Philinus avait été auditeur d’Hérophile. Ce que nous savons de ces explications (on le verra dans le chapitre suivant) montre qu’elles avaient porté sur l’ensemble des livres hippocratiques. Ainsi, Xénocrite étant antérieur à Bacchius, non seulement les successeurs d’Hérophile, mais encore ses contemporains, ont travaillé sur l’ensemble des livres dits d’Hippocrate. Ce résultat, obtenu par des recherches directes, concorde d’une autre part avec une phrase jetée en passant par Galien, où ce médecin dit que, dès l’époque d’Érasistrate, la dernière partie du traité du Régime dans les maladies aiguës était jointe à la première[1]. L’époque de la publication de la Collection hippocratique est donc forcément reportée au temps même ou ont vécu Hérophile et Érasistrate, c’est-à-dire à ce qu’il y a de plus antique dans la fondation des études de médecine et d’érudition à Alexandrie.

  1. T. v, p. 89, Éd. Basil.