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véritables signes de nos pensées, & par lesquels nous découvrons sans peine tout ce qui se passe de plus secret dans notre esprit. C’est par ces signes que nous apprenons tout ce que nous ne sçavons pas. Ces signes sont les ministres de notre raison, & sans lesquels elle nous seroit de peu d’utilité. En quoy nous devons admirer la sagesse & la bonté infinie de Dieu ; car s’il ne nous avoit pas donné des moyens aussi prompts & aussi faciles, que ceux qu’il nous a donnés par l’usage de la parole, nous aurions été contraints d’inventer des signes des bras, des mains, des yeux, & des autres parties de notre corps, comme font les Muets pour nous faire entendre les uns aux autres ; ce qui auroit été bien incommode & d’une longue & difficile exécution ; mais on n’auroit pas pour cela laissé d’inventer des figures qui eussent à peu près representé ces signes de même que nous avons déjà fait par l’Ecriture, en representant les mouvemens que nous faisons de la Langue & des autres organes de la voix, lors que nous par-