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qu’importe-il, comme on parle, pourveu qu’on se fasse entendre. Il n’y a pas plus de cent ans qu’on tenoit encore ce langage, & que les gens de la premiere qualité ne faisoient point de difficulté de dire j’avons, je dirons, je ferons, nous aimissions, vous aimissiez, que je vaise, &c. je lairray, j’amerray, que je voulisse, &c. je vousissé, &c. ou voulsissé, &c. pour dire nous avons, nous dirons, nous ferons, nous aimassions, vous aimassiez, que j’aille, je laisseray, j’aménerai, que je voulusse, &c. on savoit pourtant bien dés ce temps-là que le pronom je étant au singulier ne s’accordoit pas avec les pluriers avons, dirons, ferons, & que c’étoit une regle generale & sans exception de faire dériver tous