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tost l’un que l’autre, & on ne peut plus s’en défaire après. L’habitude que nous avons contractée dés l’enfance, nous fait trouver de la douceur & de l’agrément dans nos manieres de prononcer, quelques rudes & défectueuses qu’elles puissent estre. Et comme nous nous appercevons presque aussi peu de nôtre prononciation que de nôtre accent, que nous ne sentons non plus que nous sentons nôtre propre haléne, il ne faut pas s’étonner s’il se trouve si peu de gens qui fassent des reflexions sur les defauts de leur prononciation & qui veuillent se donner la peine de s’en corriger. Je ne vois presque personne qui ne croye être infaillible là dessus, & particulierement ceux qui se piquent un peu