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LA COMÉDIE-FRANÇAISE

card est, comme on voit, ingénieuse et saisissante.

C’est tout ce qu’il fallait en cette occasion. Got l’a dite d’un ton grave et pénétré ; moins en comédien qui veut faire un sort à des hémistiches éclatants, qu’en homme qui aime Molière, sa patrie et l’art ; et qui, chargé de présenter à une nation étrangère, les chefs-d’œuvre de son pays, le fait avec modestie et fierté tout ensemble. Coquelin aurait sans doute planté sur quelques-uns de ces vers un panache plus étincelant.

Got nous a plus profondément remués, touchés que n’eût fait Coquelin. Je vous assure que la scène avait tout à fait grand air, et qu’il n’est pas un de nous qui n’ait, à ce moment, senti les larmes monter à ses yeux.

Il était bien difficile de ne pas débuter devant le public anglais par un des chefs-d’œuvre de Molière : on pouvait également choisir le Misanthrope ou le Tartufe. On s’était arrêté au premier. Vous n’ignorez pas ce qu’en pensait Got. Vous avez lu à ce sujet les curieuses réflexions de l’excellent