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scène de la rue Richelieu ([1]). Mais, il y a quelques années, M. Bressant, encore mineur, a souscrit, sans l’assistance de sa mère, sa tutrice légale, un engagement qui le lie encore pour quatre ans au théâtre des Variétés. Engagement incommode, onéreux, d’autant plus qu’un dédit de 25,000 francs se trouve attaché à son inexécution. M. Bressant veut donc rompre cet engagement ; mais l’administration des Variétés résiste, car elle sent bien que le jeune acteur laissera un vide dans sa troupe et qu’elle aura quelque peine à le remplacer.

De là le procès qui s’agitait aujourd’hui devant la 1re Chambre du tribunal de première instance.

Me Teste, avocat du jeune acteur, soutenait que l’engagement était nul, comme souscrit en minorité. Sans doute, M. Bressant l’a signé sans l’assistance de sa mère, mais un tel acte, qu’on lui attribue un caractère commercial ou civil, ne rentrait évidemment pas dans les pouvoirs du tuteur ; il ne pouvait être consenti sans l’assistance du conseil de famille. D’ailleurs, il renferme, au préjudice du mineur, dont il enchaîne la personne et l’intelligence au-delà du temps de sa minorité, et sous un énorme dédit de 25,000 francs, une lésion qui, seule, autoriserait de sa part la demande en nullité. Ces motifs ont été pleinement adoptés par le tribunal qui, malgré les efforts de Me Bourgain, avocat du théâtre des Variétés, et sur les conclusions conformes de M. de Gérando, avocat du roi, a déclaré nul l’engagement de M. Bressant.

  1. C’est l’année précédente, ainsi que nous l’avons dit, qu’il en avait été question.