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soin ; s’il meurt, quels reproches ne mériterai-je pas ? »

Suzanne avait le cœur tendre. Elle abaissa des yeux compatissants sur le chien blessé.

« Pauvre bête ! dit-elle. Ce serait grand dommage de perdre un si fidèle animal ! Peut-être, mademoiselle Molly, avec la permission de votre grand-père, pourrai-je aller jusque chez le vétérinaire qui demeure près d’ici. Mais c’est à condition que vous gagniez d’abord votre lit.

— Oh oui ! ma petite Suzanne ! Courez-y, et moi je vous promets de me coucher. Vous n’avez pas besoin de l’autorisation de grand-père, je lui expliquerai que je vous ai envoyée. D’ailleurs, ajouta-t-elle, si vous restez ici je n’irai pas dans mon lit, et je ne quitterai pas Tramp.

— J’y vais, dit l’excellente fille. Montez bien vite. Ne faites pas de bruit en passant près de la chambre du malade, il s’endormait quand je suis descendue. »

Et elle murmura :

« J’espère ne pas être grondée. Je suis faible en face de Mlle Molly, mais son grand-père, qui la gâte tant, comprendra qu’on ne puisse résister à cette petite fille ; et puis, je n’ai pas le courage de laisser cette pauvre bête souffrir.

— Suzanne, vous viendrez me raconter ce que le vétérinaire aura dit de Tramp, supplia Molly de sa voix la plus douce et la plus caressante.

— Si vous me promettez d’être une bonne petite fille, je ferai tout ce que je pourrai pour le chien », répondit Suzanne.

Et, confiante en cette promesse, l’enfant disparut dans l’escalier.


A. Decker, d’après E. Hohler.

(La fin prochainement.)