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lui souleva la téte, approcha le verre de ses lèvres :

« À vos ordres, Sahib ! Voici ce que vous demandez ! »

Et, par un effet de la suggestion, Henri, croyant avoir réclamé le cordial dont il avait tant besoin, l’avala sans difficulté ; après quoi il reprit son somme où il l’avait laissé.

« Le Sahib a bu, annonça Djaldi.

— Parfait ! Un bon point pour toi. Dis-moi, Djaldi, mon frère a-t-il meilleure mine ? demanda Gérard après une pause.

— Le Sahib a très bonne mine, prononça Djaldi, toujours solennel. Il n’est plus si pâle.

— Très bien ! Veille toujours. Quand il aura fini de dormir, tu te reposeras à ton tour. »

Le soleil avait fourni les trois quarts de sa course et on avait regagné à peu près la même latitude qu’il avait fallu quitter devant l’ouragan, lorsque Henri, ouvrant les yeux, vit le petit Hindou accroupi près de lui, le surveillant d’un regard sérieux et fidèle. À l’avant, Gérard, penché sur le disque, n’avait pas changé de position depuis le moment où son frère lui avait cédé la place.

« Cinq heures du soir au moins ! dit Henri regardant la position du soleil, et je dirais volontiers comme toi qu’il me semble à peine avoir dormi un quart d’heure… Je me sens absolument retrempé, toutefois, ce qui prouve