faut attrayant, mais, quand vous le connaîtrez, je suis sûr que…
— Je n’ai que faire de votre opinion ; je veux le voir. Pourquoi ne me l’avez-vous pas déjà conduit ?
— Il est très fatigué de son long voyage ; je pensais que vous remettriez à demain cette première entrevue, répondit le vieux monsieur, désirant présenter son petit ami sous un meilleur jour.
— Et pourquoi ? A-t-il peur de moi ? Regrette-t-il déjà d’être venu ici ? demanda M. Grimshaw. Puis, comme s’il avait honte de sa brusquerie, il ajouta plus doucement :
« Merci de la peine que vous avez prise, Harrison ; vous devez être exténué. Envoyez-moi l’enfant, puis, rentrez chez vous et reposez-vous. »
Il fallut s’exécuter ; le notaire souhaita le bonsoir et partit à la recherche de Jock.
Bientôt la porte s’ouvrit pour laisser passer l’enfant. De ses yeux perçants, M. Grimshaw dévisagea son neveu. Celui-ci prit l’air défiant et gauche qui lui était habituel lorsqu’il était déconcerté.
« Alors vous êtes le fils de Dick Pole ? Vous ne lui ressemblez aucunement », dit M. Grimshaw après un examen minutieux.
— Non, mon oncle, je ne lui ressemble pas. Lui, était beau et attrayant ; moi, je suis laid et repoussé de tout le monde, répliqua Jock très calme. Mais, ajouta-t-il, m’avez-vous fait chercher parce que vous pensiez que je ressemblais à papa, ou parce que vous vouliez connaître le fils de votre cousin ? »
M. Grimshaw le regarda ; un rayon de plaisir brillait dans les yeux du vieillard.
« Je n’ai personne avec qui causer ici ; je croyais pouvoir vous aimer ; voilà pourquoi je vous ai fait venir. »
Jock secoua la tête tristement.
« J’ai peur que vous ne m’aimiez pas, dit-il. À l’exception de Tramp, personne ne m’aime guère ; je ne suis pas du tout attrayant : une fois, j’ai entendu maman le dire.
— Quant à cela, j’en ferai moi-même l’expérience. Mais qu’est-ce que cette bête ? Qui a laissé un pareil chien entrer dans ma chambre ? ajouta M. Grimshaw en apercevant Tramp, et se tournant vers son neveu.
— C’est mon chien, et je l’ai amené jusqu’ici. Personne ne m’en a donné la permission ; M. Harrison n’est pas responsable de ce