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BOURSES DE VOYAGE

— Oui…

— Et qui a-t-il choisi ?…

— Moi.

— Vous… Horatio ?…

— Moi ! »

Mrs Patterson revint sans trop de peine de l’étonnement que lui causa cette surprise. Femme de tête, sachant se faire une raison, elle ne se dépensait pas en récriminations vaines, enfin la digne compagne de M. Patterson.

Celui-ci, cependant, après avoir échangé ces quelques phrases avec elle, s’était rapproché de la fenêtre, et des quatre doigts de sa main gauche tambourinait sur une des vitres.

Mrs Patterson vint bientôt se placer près de lui :

« Vous avez accepté ?… dit-elle.

— J’ai accepté.

— Mon avis est que vous avez bien fait.

— C’est aussi le mien, madame Patterson. Du moment que notre directeur me donnait ce témoignage de confiance, je ne pouvais refuser.

— Cela vous était impossible, monsieur Patterson, et je ne regrette qu’une chose…

— Laquelle ?…

— C’est qu’il ne s’agisse pas d’un voyage terrestre, mais d’un voyage maritime, et qu’il y ait nécessité de traverser la mer…

— Nécessité, en effet, madame Patterson, mais cette perspective d’une traversée de deux à trois semaines n’est pas pour m’effrayer. Un bon navire est mis à notre disposition… À cette époque de l’année, entre juillet et septembre, la mer nous sera douce, la navigation favorable… Et puis, il y a aussi une prime pour le chef de l’expédition… autrement dit le mentor, titre qui me sera attribué…

— Une prime ?… répéta Mrs Patterson, qui n’était point insensible aux avantages de cette nature.

— Oui, répondit M. Patterson, une prime égale à celle que doit toucher chaque boursier…

— Sept cents livres ?…

— Sept cents livres.

— Cela en vaut la peine. »

M. Horatio Patterson déclara être de cet avis.

« Et à quand le départ ?… demanda Mrs Pat-