par J. de Coulomb.
P. Perrault.
Ed. Grimard.
La distance qui sépare Antigoa de la Guadeloupe, ou pour mieux dire du groupe d’îles compris sous ce nom, n’est que de cent à cent vingt milles.
Dans des conditions ordinaires, l’Alert, servi par les vents alizés en quittant le port de Saint-John le matin du 10 août, aurait pu être à destination en vingt-quatre heures.
Louis Clodion devait donc espérer que, dès le lendemain, au lever du jour, les premières hauteurs de l’Antille française se dessineraient à l’horizon.
Il n’en fut pas ainsi. Des calmes, ou plutôt la faiblesse de la brise, retardèrent la marche du bâtiment, bien qu’il eût toute sa toile dehors. D’autre part, il rencontra une lame courte et résistante, malgré l’insuffisance du vent. Cela tenait à ce que cette partie de la mer, très ouverte au large, n’est plus protégée par les îles. La houle, troublée par certains contre-courants, déferle, avant d’aller se briser sur les roches de Montserrat. Même si l’Alert eût été appuyé par une fraîche brise, il n’aurait pas évité les brutales secousses de cette traversée. Il en résulta que M. Horatio Patterson émit quelques doutes sur l’efficacité des noyaux de cerise comme préservatifs du mal de mer.
À la rigueur, Harry Markel aurait pu passer en dedans de Montserrat, où la houle était moins forte. Mais il se fût exposé à de trop fréquentes rencontres de navires, ce dont il se gardait le plus possible. Puis, la route se serait allongée d’une trentaine de milles. Il aurait fallu redescendre jusqu’à l’extrémité méridionale de la Guadeloupe, et, après l’avoir doublée, remonter peut-être vent debout en vue de la Pointe-à-Pitre.
La Guadeloupe se compose de deux grandes îles.
L’île de l’Ouest est la Guadeloupe proprement dite, que les Caraïbes appelaient Curu-