Ed. Grimard.
Décidément, ces jeunes boursiers allaient voyager sinon en princes, tout au moins en yachtmen. Un navire à leur disposition, qui les conduirait aux Indes occidentales et les ramènerait en Angleterre ! Mrs Kethlen Seymour faisait bien les choses ! Elle pourvoyait à tout magnifiquement, cette Mécène albionesque ! En vérité, si les millionnaires employaient toujours les millions à de si belles œuvres, il n’y aurait qu’à leur souhaiter d’en posséder beaucoup, et même davantage !
Il arriva donc ceci, dans ce petit monde d’Antilian School, c’est que, si les lauréats étaient déjà enviés de leurs camarades lorsqu’on ignorait encore les dispositions de la généreuse dame, cette envie s’éleva au plus haut degré lorsqu’on apprit dans quelles conditions d’agrément et de confort s’effectuerait ce voyage.
Pour eux, ils étaient enchantés. La réalité atteignait à la hauteur de leurs rêves. Après avoir traversé l’Atlantique, ce serait à bord de leur yacht qu’ils visiteraient les principales îles de l’archipel antilien.
« Et quand partons-nous ?… disaient-ils.
— Dès demain…
— Dès aujourd’hui…
— Non… nous avons encore six jours… faisaient observer les plus sages.
— Ah ! que ne sommes-nous déjà embarqués sur l’Alert !… répétait Magnus Anders.
— À notre bord ! » s’écriait Tony Renault.
Et ils ne voulaient pas admettre qu’il y eût quelques préparatifs à faire en vue de ce voyagé d’outre-mer !
Or, en premier lieu, il fallait consulter les parents, demander et obtenir leur consentement, puisqu’il s’agissait d’envoyer les lauréats, non pas dans l’autre monde, mais tout au moins dans le nouveau. M. Julian Ardagh dut donc se mettre en mesure à ce sujet. En outre, cette exploration, qui durerait peut-être
- ↑ Note Ws : à part celui de la page 105, qui est bien de G. Roux, les autres dessins sont de Léon Benett.