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LE GÉANT DE L’AZUR
Par ANDRÉ LAURIE

I

Moteur léger.


« Eh bien, que pensez-vous de mon jouet ?

— Un jouet ?… Dites le point de départ de quelque chose d’énorme et de prodigieux, — le résultat le plus important peut-être qui ait été atteint depuis cinquante ans en physique !… Une dynamo activée par un simple mouvement d’horlogerie et développant par des oscillations isochrones la force qu’on obtenait jusqu’à ce jour de la seule rotation…

C’est tout uniment la force gratuite ou quasi gratuite,

— la solution des solutions, la découverte des découvertes. J’en reste ébloui, confondu et muet.

— C’est pourtant très simple et le hasard seul m’a fait rencontrer ce que vous voulez bien qualifier avec tant de bienveillance.

— Oh ! oh ! le hasard !… il a bon dos, et vous êtes trop modeste. Est-ce le hasard, aussi, qui vous a amené à isoler l’irkon, ce métal si rare et si précieux dont vous faites vos bobines ?

— Évidemment non. Mais la propriété spéciale de l’irkon, celle qui le distingue nettement des autres métaux auxquels il est associé en quantités presque infinitésimales, et notamment du cuivre, — vous savez bien comment je l’ai constatée ?

— Oui, par une de ces bonnes fortunes qui échoient exclusivement à ceux qui les méritent !… Vous avez isolé l’irkon, vous avez reconnu sa prodigieuse conductibilité électrique, vous en avez conclu que c’était le métal prédestiné de la bobine d’induction.