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ment Pompon, mal fixé encore sur l’ordre qui règle le temps.

— Pourquoi t’es plus viendue dans le parc ? » s’informa Lilou.

Claire rougit jusqu’à la racine des cheveux, à cette révélation d’une escapade dont elle se sentait un peu confuse.

Toutefois, se ressaisissant, elle repartit :

« Et toi, pourquoi m’as-tu abandonnée ces derniers jours ? — Papa disait que c’était… Comment que tu disais, papa ?

— Que c’était indiscret, fit de Kosen, mais je me rétracte.

— Quoi que tu fais ? interrogea Lilou, l’esprit en arrêt devant ce mot inconnu.

— Ta grande amie comprend, cela suffit. »

Puis, à Thérèse :

« J’aurai moins de remords à vous charger de mes enfants, madame, si Mlle Andelot veut bien prendre sa part de ce gros embarras.

— Oh ! très volontiers, acquiesça Clairette : ils m’amusent, vos bébés, monsieur. Par exemple, je ne m’engage pas à les empêcher de se battre : c’est si naturel et si prompt chez eux, cet échange de coups, que l’on entend claquer les gifles avant de les avoir prévues. »

Hervé eut un geste résigné :

« Ils sont trop souvent seuls. Je suis atteint d’une passion absorbante entre toutes : la peinture. Mon ami, qui, lui, est un maître, sait à quel point cet art captive ceux qui s’y consacrent. J’ai installé mes enfants près de moi