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ger des pertes que j’ai subies pour vous ; que vous me les donniez ou ne me les donniez pas, nous serons toujours bons amis… »


En effet… un des Bacri, mis pour cette affaire en prison par le dey, la famille paya cinq cent mille piastres fortes. (Vaudeville. Drame.)

L’histoire la plus complète qu’on ait publiée, je crois, sur l’affaire Bacri, est de M. Pierre Vias : Incidents qui ont précédé la conquête d’Alger (Alger, 1895). Dans cette brochure nous voyons l’affaire se préciser.

La voici résumée en quelques notes :


« … La paix d’Amiens ayant mis fin aux hostilités avec l’Angleterre et la Porte, et un cadeau d’un million ayant été fait à Moustapha qui était aussi cupide que son oncle Hussein était désintéressé et chevaleresque, un traité fut signé et ratifié le 17 décembre 1801.

« Ce traité nous rendait nos anciens avantages de la convention de 1628. En échange le gouvernement s’engagea à payer 60.000 francs par an et à solder les créances Busnach et Bacri.

« L’article 13 du traité disait : « Son Excellence le Dey s’engage à faire rembourser toutes les sommes qui pourraient être dues à des Français par ses sujets, comme le citoyen Dubois-Thainville prend l’engagement, au nom de son gouvernement, de faire acquitter toutes celles qui seraient légalement réclamées par des sujets algériens. »

« Dans une lettre du 13 août 1802 au consul, Moustapha insistait sur le paiement de ces créances : « Faites-moi le plaisir de donner des ordres pour faire payer à Bacri et à Busnach ce qui est dû par votre gouvernement ; une partie de cet argent m’appartient et j’attends d’être satisfait comme me l’a promis votre oukil Dubois-Thainville. »

« … En 1817 on se décide à régler :

« MM. Monnier et Hély d’Oissel, conseillers d’État, discutent avec M. Nicolas Pléville, ancien directeur de la Caisse d’escompte, fondé de pouvoirs des héritiers Busnach et Bacri… Ceux-ci réclamaient 13.893.844 francs. Talleyrand s’en était mêlé… Il y avait eu accord le 28 octobre 1814 sur sept