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Henri Martin n’est pas tendre pour ce Deval :


« La France, depuis la Restauration, était assez mal représentée à Alger. Notre consul ne tenait pas une conduite et ne gardait pas une attitude de nature à se faire respecter. »


Galibert en dit :


« M. Deval, né dans le Levant, connaissant la langue turque et les usages des Orientaux, fut nommé consul général à cette résidence en 1815. Il avait exercé, pendant plusieurs années, les fonctions de drogman à Péra et y avait contracté l’habitude de ces formes souples et obséquieuses que les autorités musulmanes exigent toujours des agents inférieurs. Ainsi il avait consenti, sans faire d’objections, à ce que la redevance de la Compagnie d’Afrique fût portée de 60.000 à 200.000 francs. »


Doux Galibert ! Il appelle cela de la faiblesse. J’ai très patiemment lu les pièces du consulat général de France en Alger. Beaucoup de liasses de papiers inédits ainsi que les pièces publiées. Et il en apparaît très nettement que, suivant la loi de l’époque, Deval se servait de son consulat comme d’une maison de commerce, marchant tantôt avec, tantôt contre le dey. Le bougre ne se refusait même pas les enlèvements de mineurs et de mineures. Il y a une histoire d’enfant espagnol qui ferait le plus curieux scénario de roman… Le dey, qui connaissait bien Deval, ne se trompait point lorsqu’il l’accusait de complot pour voler « son bienfaiteur ».


CHAPITRE IV

Précisons l’affaire Bacri.


Je regrette de ne pouvoir citer ici toutes les pièces consulaires typiques, de quoi se dégage, avec la