Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pesez bien ce qui suit :

« Ces idées étaient même si vagues que Charles X et le prince de Polignac son premier ministre s’arrêtèrent un instant au projet de confier à Mehemet Ali le soin de venger notre injure ; on avait offert pour cela, au pacha d’Égypte, dix millions de francs, tous les moyens de transport nécessaires et quatre vaisseaux de ligne, montés et dirigés par des marins français. Avec ce secours Mehemet Ali se chargeait de détruire Alger et d’en extirper la piraterie. »

Retenez bien cela, vous dis-je. Et réfléchissez. Des lumières vous viendront sur les actuelles affaires du Maroc.

Il semble que tout ce qu’exigeaient les intérêts de l’humanité, destruction du nid de corsaires, abolition de la piraterie, etc., etc., l’entreprise confiée à Mehemet Ali nous l’assurant, il eût fallu se contenter de cette entreprise qui paraissait suffisante au roi, au chef du gouvernement et même à l’opinion publique, car l’idée d’une expédition africaine n’était rien moins que populaire. Jamais entreprise coloniale ne rencontra pareille opposition.

Comment donc, cette guerre que ne voulaient ni le roi, ni le gouvernement, ni le peuple, ni personne de ceux qui dans le pays semblaient être le vrai pouvoir, comment donc et pourquoi la France fut-elle obligée de la faire ? Quelle fut alors la Providence, la destinée du pays, la force des choses, quel fut l’événement fortuit ? Cherchons, c’est curieux. Et, je le répète, non d’un vain intérêt de curiosité historique, mais d’un intérêt actuel… On nous pousse aujourd’hui dans la guerre contre le Maroc exactement suivant le procédé de jadis et pour la même cause occulte qui agissait sur nous, très puissamment, en 1830.

Il y avait à faire payer quelques tripoteurs. Mais