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montrent que, pendant le moyen âge, les temps modernes et jusqu’à la prise d’Alger, la Méditerranée était « écumée » par des pirates de toutes nations, de toutes religions, et que les gens qui avaient des esclaves, qui en vendaient dans leurs colonies ne pouvaient invoquer la cause de l’humanité, la civilisation. C’est des faits certains. L’histoire ne peut me tromper là-dessus. Je sais cela. Tous les éléments possibles de certitude sont réunis pour me donner celle-là. Et, raisonnant sur cette certitude, la plus inflexible logique me permet d’affirmer en absolue vérité qu’ils mentaient les gens de 1830, lorsqu’ils se disaient conduits en Algérie par l’humanité. Car l’humanité, s’ils avaient désiré la servir, leur ordonnait de commencer par la respecter chez eux en supprimant l’esclavage dans leurs colonies.

En 1830 il s’agissait « d’affaires », « d’une affaire », tout comme en 1390 lors de la première expédition française d’Alger que les Génois payèrent à Charles VI, à perte, car le duc de Bourbon qui la commandait se fit honteusement rosser. Mais les Génois avaient payé. C’était l’essentiel. Les Génois et leurs associés juifs d’Algérie.

Ne remontons point au déluge. Passons de suite à Charles X.

Je lis dans l’ouvrage de Galibert, qui écrivait en 1840-1844 et avait la « documentation officielle », ce passage à méditer :

« Disons-le toutefois, dès les premiers temps l’expédition qui a valu à la France la possession de l’Algérie ne fut pas conçue d’après ces vues larges et sociales, encore moins dans un but d’établissement durable. On ne voulait qu’obtenir la réparation de griefs particuliers et subsidiairement détruire la piraterie, abolir l’esclavage des chrétiens et faire cesser le honteux tribut que les puissances de l’Europe payaient à la Régence. »