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« L’insulte faite au pavillon français vous appelle au delà des mers… Les nations civilisées des deux mondes ont les yeux fixés sur vous ; leurs vœux vous accompagnent ; la cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de cette noble mission. »


Quelques siècles auparavant la cause de la France était celle de Dieu. Gesta Dei per Francos.

M. Clauzel ajoutait, lui, quelque chose à l’humanité. Dans l’une de ses proclamations de la campagne de la Mouzaïa, je lis :


« Nous allons franchir la première chaîne de l’Atlas, planter le drapeau tricolore dans l’intérieur de l’Afrique et frayer un passage à la civilisation, au commerce et à l’industrie Vous êtes dignes, soldats, d’une si noble entreprise. »


Et depuis, toujours ce fut la même note, la même chanson, le même refrain.

Jules Ferry, dans son discours du 5 novembre 1881 sur les affaires de Tunisie, à la Chambre s’écriait :


« L’expédition de Tunisie, c’est la France qui la faisait, c’est la France qui la voulait et qui l’a acclamée. Elle l’a acclamée, non pas comme une promesse de victoires, de ces victoires faciles du fort contre le faible, mais par un sentiment plus élevé, embrassant à la fois un grand intérêt national à sauvegarder, et cette idée qu’en allant en Tunisie la France faisait un pas de plus vers l’accomplissement de la tâche glorieuse que ses destinées lui confient dans l’Afrique du Nord, le triomphe de la civilisation sur la barbarie, la seule forme de l’esprit de conquête que la morale moderne puisse admettre. »


Verba !

Dans le premier numéro de la Revue franco-musulmane (1902), M. Étienne écrit :


« Charles Martel, saint Louis, Bonaparte, les héros qui en 1830 plantèrent pour jamais notre drapeau dans les États barbaresques, en même temps qu’ils imposent la force de nos